Si Paya n’était pas formatrice, elle passerait son temps à naviguer ou à jouer au théâtre. Pour elle, la formation est un jeu de rôles, une aventure collective où des personnages divers s’unissent pour échanger. Avant d’en arriver là, Paya a enrichi ses connaissances sur les discriminations et les identités grâce à des lectures, des voyages et de nombreuses discussions, notamment avec ses amis. Issue d’un foyer sénégalais et musulman à Paris, elle a navigué entre deux mondes, apprenant à relier des environnements souvent opposés.
Au collège, elle observe la répartition des élèves selon leurs origines sociales. Elle navigue entre classes, apprenant à « code-switcher » et à défendre les intérêts de ses camarades lors des conseils de classe. En prépa, elle côtoie des élèves privilégiés tout en organisant des groupes de parole pour discuter des enjeux sociaux. Son socle de connaissances la pousse à transmettre à ceux vivant des réalités similaires. Elle anime des ateliers pour aider des jeunes à déjouer les déterminismes sociaux.
Paya s’engage dans diverses associations. En 2018, elle rejoint Lallab pour défendre les droits des femmes musulmanes et coordonne des ateliers. Une intervention dans un lycée la pousse à formaliser son savoir-faire en devenant professeure de français. Elle utilise sa position pour lutter contre les discriminations et aider les élèves à se connecter à leurs identités.
Aujourd’hui, Paya se consacre à sa carrière de formatrice sur les questions d’identités sociales et d’inclusion, convaincue que nos identités, loin d’être des îlots isolés, forment des océans qui se rencontrent.