« L’honneur, c’est ce qui me fait tenir et nous sommes honorables ! »
Johanna Soraya Benamrouche consacre sa vie à éveiller les consciences et à lutter contre les violences. Survivante d’une négligence médicale mortelle, elle a transformé cette expérience en un engagement politique afin de transmettre aux autres la puissance de l’auto-défense et du refus de la fatalité. Portée par la fierté indéfectible des identités de sa mère, la noblesse et la résilience de sa grand-mère algérienne, nourrie par les combats de ses adelphes et l’héritage politique de figures comme Audre Lorde, elle proclame avec force : « Dans leurs mains, nos vies sont réduites à néant ; c’est par nous-mêmes que notre dignité doit être conquise et affirmée. » Une vision qu’elle porte et qu’elle défend d’autant plus par la pluralité de ses identités, en tant que femme française, algérienne, handicapée.
Johanna-Soraya milite, depuis des années, pour une transformation collective, ancrée dans le « faire » par soi-même, le soin et la solidarité. En bâtissant des liens avec des associations d’auto-organisation collective qui œuvrent pour la dignité des personnes, elle contribue à créer des espaces de résistance où l’action organisée est synonyme de “victoires”. Elle tire ses enseignements de son éducation aux influences et héritages multiples, qui lui a appris à concilier ses identités plurielles et à refuser les cadres binaires. Victime de cyberharcèlement après avoir défendu le mariage pour tous sur Twitter, elle découvre que les espaces numériques peuvent être des sources de violences mais aussi de solidarités où l’entraide activée peut renverser les oppressions.
Son engagement s’est alors affirmé dans la lutte contre les cyberviolences et décide de co-fonder Féministes contre le Cyberharcèlement, un collectif intersectionnel qui réinvestit l’espace numérique pour en faire un lieu de pouvoir et de résistance. Forte de ses 10 années d’engagement contre les violences numériques et médicales, et convaincue que l’action concrète et collective est une stratégie qui fonctionne, elle lance aujourd’hui avec Tsippora Sidibé, l’Observatoire des Violences Médicales. Par ce biais, elles informent le public et les professionnel·le·s de santé sur les violences médicales, forment les pros sur la question et outillent les patient·es pour reprendre du pouvoir sur leurs corps et leurs choix.
Persuadée que le changement ne vient pas d’en haut, Johanna-Soraya incarne l’engagement émancipateur, inclusif et collectif, porté par une foi inébranlable en la capacité des communautés à s’organiser et à transformer le monde.